C.G.T Saint Gobain Cognac

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Celui qui lutte peut perdre… celui qui ne lutte pas a déjà perdu…(À méditer) Tous ensemble, unis nous sommes plus forts.


La CGT lance une campagne pour l’emploi industriel

Publié par C.G.T Saint Gobain Cognac sur 15 Février 2009, 12:52pm

Catégories : #Société

Les salariés ont manifesté le 29 janvier pour que soient prises en compte leurs revendications en matière d’emploi, de pouvoir d’achat et de développement des services publics. Alors que le Président de la République a convoqué une réunion le 18 février avec les représentants patronaux et syndicaux, la CGT entend mettre dans le débat public ses propositions en matière de politique industrielle. Il ne peut en effet y avoir d’issue durable à la crise sans une véritable politique industrielle.

La crise actuelle n’est pas que financière ; c’est une crise économique et sociale qui est l’aboutissement de 25 ans de choix politiques, de pressions sur l’emploi, les salaires, la protection sociale, de 25 ans de désinvestissements et de désengagements publics, avec pour conséquence l’affaiblissement des services publics et pour objectif leur privatisation … L’autre objectif étant de nourrir la croissance financière. Or qu’entendons nous depuis le début de la crise ? Pas de changement de cap dans les réformes, allègement des cotisations, prêts sans contrepartie, suppressions d’impôts pour les entreprises comme celle annoncée par le Président de la République pour la taxe professionnelle par exemple

Il faut voler au secours des entreprises touchées par la crise nous dit-on. C’est ainsi que Renault et PSA reçoivent chacun 3 milliards, jurent qu’ils ne licencieront pas et annoncent en cœur le lendemain la suppression de plusieurs milliers d’emplois. Le bailleur de fond lui ne dit mot !

La logique de baisse du coût du travail à l’origine de la crise ne permettra pas de sortir de l’ornière. Et il est à parier que ceux qui ont annoncé des milliers de suppressions d’emplois comme Arcellor-Mittal, SANOFI, PFIZER seront les premiers à réclamer assistance auprès de l’Etat, et donc du contribuable. On dénombre ainsi en France depuis janvier, 40 000 emplois industriels ou non qui disparaissent chaque mois ! Sans nier les effets de la crise, ces entreprises ont toutes sans exceptions affichées d’excellents résultats en 2007 et des résultats positifs en 2008.

Les salariés sont donc en droit d’attendre mieux que le plan de relance proposé et qui leur laisse le choix entre la triple peine : se faire licencier, payer en tant que contribuable avec le chômage partiel ou payer en tant que salarié les dividendes distribués aux actionnaires en se serrant la ceinture sur les augmentations de salaires !

 Depuis le 29 janvier dernier, les salariés et retraités de Métropole et d’Outre-mer ont clairement et massivement dit qu’ils ne l’entendaient pas de cette oreille et qu’ils veulent du sonnant et du trébuchant, la pérennité de leurs emplois et du pouvoir vivre par leur travail, tout cela tout de suite …

C’est dans ce contexte que les salariés attendent le rendez-vous du 18 février tout en se préparant à une nouvelle expression revendicative unitaire le 19 mars. La crise actuelle marque donc une rupture considérable car elle invalide nombre d’arguments patronaux et gouvernementaux de ces 25 dernières années : La concurrence ne peut plus être le seul mode d’organisation des échanges, la finance ne peut plus être la colonne vertébrale de l’organisation de l’économie et le rôle de la puissance publique est définitivement incontournable !

Tous les discours, toutes les déclarations au plus haut niveau réhabilitent les vertus de l’économie réelle symbolisée par la place qu’occupe l’industrie dans la société (près de 35 % du PIB et 3,8 millions d’emplois !) La CGT se félicite de cette soudaine prise de conscience et veut croire dans un changement de cap politique, elle qui depuis plusieurs années n’a cessé de mettre au cœur de ses revendications et propositions la défense et le développement de l’emploi industriel.

Mais tout nous laisse croire que les discours patronaux et gouvernementaux ne collent pas à leurs actes. Le risque de voir le patronat et le gouvernement se servir de la crise actuelle pour accélérer délocalisations, fermetures de sites, licenciements massifs, recours au chômage partiel, développement de la précarité et de la flexibilité est réel et largement ressenti par les salariés. Une campagne patronale allant dans ce sens est déjà à l’œuvre, on la voit avec les décisions indécentes de PSA, de Renault ou encore de Total avec Hutchinson, mais aussi avec la suppression de la taxe professionnelle ou encore avec Mme Parisot qui réclame des mesures immédiates pour pouvoir licencier plus facilement, un comble !

La France a aujourd’hui besoin d’une stratégie industrielle alors qu’elle a connu ces dix dernières années une perte de 16 % de parts de marchés sur le plan international et que la valeur ajoutée industrielle plafonne depuis 2001 autour de 230 milliards d’euros. La France fait plus mal que les grands pays développés comparables, hormis la Grande Bretagne, en matière de perte d’emplois industriels, ceux-ci représentant désormais moins de 20 % de la population active.

D’autres pays comme l’Allemagne ont conservé leur potentiel industriel sur la base d’une démarche prospective et volontariste qui manque en France. C’est dans cet esprit que la CGT inscrit sa campagne en faveur d’une politique industrielle ambitieuse qui, au-delà des mesures d’urgence à prendre pour enrayer la crise, permettrait de renforcer structurellement l’économie française et de dynamiser la création d’emploi.

La CGT met en avant des propositions radicalement opposées aux choix retenus jusqu’ici pour sortir de la crise, pérenniser et développer les emplois industriels d’aujourd’hui et de demain. Pour cela nous avançons 5 priorités :
 1°) la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle,

2°) l’augmentation des salaires et la reconnaissance des qualifications,

3°) la mise sur pied d’une véritable politique industrielle, et pour cela nous proposons de réunir une conférence nationale permanente qui aiderait à faire des choix collectifs permettant d’avoir une vraie stratégie de développement,

4°) pour réorienter le financement, nous proposons de mettre en place un pôle financier public,

5°) un plan cohérent en faveur du développement durable.

Nous revendiquons également des droits nouveaux de contrôle et d’intervention pour les salariés : Comme le droit pour le C.E de suspendre une décision de licenciement afin de se donner le temps d’examiner toutes les solutions alternatives pour éviter les licenciements ;

Le droit pour les salariés des PME/PMI d’avoir les mêmes droits d’informations et de consultation avec la mise en place de C.E interentreprises et que tous les salariés puissent avoir des droits d’intervention sur les choix de gestion de leurs entreprises.

Enfin, en plus des augmentations de salaires et du pouvoir d’achat, des mesures de justice sociale s’imposent immédiatement notamment pour tous les salariés effectuant des métiers et travaux pénibles et qui ont une espérance de vie réduite du fait de cette pénibilité subie. Ces salariés doivent partir en retraite plus tôt !

Avec ces propositions, Plusieurs initiatives en régions sont programmées d’ici juin 2009 et une conférence nationale sera organisée le 11 juin 2009 selon des modalités qui seront arrêtées prochainement.

Mohammed OUSSEDIK Commission exécutive confédérale CGT Chargé des politiques industrielles

Montreuil le 13 février 2009

Regarder l’interview de Mohammed OUSSEDIK




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