C.G.T Saint Gobain Cognac

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Celui qui lutte peut perdre… celui qui ne lutte pas a déjà perdu…(À méditer) Tous ensemble, unis nous sommes plus forts.


Après la grève et la manifestation historiques, les salariés poursuivent la mobilisation

Publié par C.G.T Saint Gobain Cognac sur 11 Mars 2010, 18:18pm

Catégories : #Info fédération du verre céramique

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ille sept cents personnes réunies devant Arc International. Une mobilisation historique. Dans le cortège qui descend vers les bureaux de la direction, les récriminations se rejoignent sur un point : l’incertitude sur l’avenir pèse sur les épaules des salariés. Tellement lourde qu’elle a incité nombre d’entre eux à manifester hier pour la première fois à Arques.


Les inquiétudes sur l’avenir lui pèsent. Patrick, d’Hazebrouck, 45 ans, était dans le cortège hier, à Arques. Embauchant à 5 heures, il a quitté son service à 9 heures, pour manifester. Une première, en vingt ans de travail à Arc International. « Dans le temps, il n’y avait jamais de débrayage. Mais là, ça bouge ! » Comme lui, ils sont nombreux à manifester pour la première fois, devant un « ras-le-bol général ».


Patrick est concerné au premier chef par la manifestation. Il travaille au secteur décors, dans lequel les salariés refusent de passer des 5X8 aux 3X8, impliquant un changement de rythme. Traduction : aujourd’hui, les salariés enchaînent deux matins de travail, deux après-midi, un jour de repos, deux nuits, trois repos. Selon les syndicats, le nouveau roulement pourrait être d’une semaine de matin, une semaine d’après-midi, une semaine de nuit. Le rythme biologique est mis en avant. « Travailler deux matins, ça va, une semaine de matin entière, c’est fatiguant », explique Patrick.


Les grévistes ne sont pas près à se laisser amadouer par les dimanches chômés, synonymes « de primes en moins ». « Ce sera travailler plus pour gagner moins ! (1), ajoute un autre. On nous promet six-sept postes (jours de travail) en plus.


 » Parmi les autres récriminations, « on travaille plus, car il y a moins de bonhommes, il faut du rendement, le rythme s’accélère », témoignent Gilles, François, Jean-Philippe, entre dix et trente ans de présence à Arc International. « On ne demande pas la lune », s’exclame un autre.


Lors des mobilisations pour des questions de primes, Thierry n’était pas de la partie. « Cette fois, on parle de licenciements », du genre de dire, « cette année, c’est grave ». « Si le décor passe aux 3X8, deux équipes seront supprimées », prévoient Daniel et Emmanuel.


Pour eux aussi, c’est la première manifestation. Quinquagénaires ou presque, ils ne se sentent pas à l’abri et se disent inquiets sur leur possibilité « de recyclage ». Ils travaillent depuis leurs 16 ans, n’ont « connu que le verre. » Cet avenir flou, c’est aussi le risque « que les gens craquent », redoute Patrick.


Les salaires sont aussi au centre des discussions. « Malgré mon ancienneté, si j’excepte les primes, je suis payé 1 200 E net. C’est ma femme qui me nourrit », s’indigne Xavier. « Les gens en ont marre, la preuve ils sont là ! », juge-t-il, en attendant la sortie de la délégation de syndicalistes, reçue par la direction.


Peu avant 11 h 30, la rencontre s’achève. Les délégués n’apportent pas de bonnes nouvelles. Les grévistes sont invités à remonter vers le site industriel.


Dans la foule, on entend monter des « dégoûtés, écoeurés ». En chemin, on leur apprend que des débrayages de deux heures seront organisés, à chaque reprise de service. La mobilisation se poursuit, avec cette grève roulante permettant de « toucher toutes les équipes, sans mettre en péril les salaires déjà mis à mal ». Plus d’une centaine de personnes participent au premier piquet, entre 13 heures et 15 heures, laissant passer chaque véhicule entrant dans le site. •


Dès cet après-midi, les débrayages de deux heures doivent prendre effet une heure après le début de chaque poste.

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