Une fois de plus, Nicolas Sarkozy a pris tout le monde de court en annonçant jeudi, la veille d'une réunion avec les représentants syndicaux et les dirigeants de la Poste, le changement de statut de l'entreprise publique. Cette dernière va devenir une société anonyme et ne sera ouverte "qu'à des capitaux publics". Les syndicats, "choqués", appellent à manifester le 29 janvier
Une révolution. La Poste va abandonner le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) pour celui de société anonyme (SA). Un changement de nature annoncé jeudi par le président de la République lui-même au cours d'une table ronde sur la ruralité dans les Vosges. L'entreprise ne va pas être privatisée pour autant puisqu'elle ne sera ouverte "qu'à des capitaux publics", la Caisse des dépôts et consignations (CDC) notamment. La Poste représente pour Nicolas Sarkozy "la quintessence du service public", mais elle est "l'une des postes les plus endettées du monde". Selon les dirigeants eux-mêmes, il est nécessaire de trouver deux milliards d'euros pour renflouer les caisses de la future société anonyme.
Concrètement, qu'est ce qui va changer pour la Poste? Dans le cadre de l'ouverture à la concurrence en 2011, les dirigeants avaient chiffré leurs besoins à trois milliards d'euros. Ce sont donc les nouveaux investisseurs publics qui les fourniront et près d'un milliard d'euros servira uniquement à l'investissement. Un toilettage sera aussi engagé: "Avec le plan de relance, on va mettre 600 millions d'euros de plus, on va rénover 700 bureaux de poste de plus", a affirmé le chef de l'Etat. Cet argent supplémentaire doit arriver en 2010. Pour le reste, Nicolas Sarkozy le promet, rien ne sera modifié. "On préservera l'intégralité des grandes missions de service public de la Poste, mais on va lui donner les moyens de se développer", a-t-il assuré.
Les syndicats "choqués"
Au final, le président a donc changé d'avis sur le futur de la Poste - le gouvernement voulait à l'origine ouvrir le capital aux entreprises privées. En fait, il suit les préconisations du rapport de la commission Ailleret (du nom de son président, un ancien directeur général d'EDF). Remis à François Fillon le 10 décembre, le rapport, dont les conclusions avaient déjà filtré dans Le Monde la veille, proposait deux solutions: soit on ne change rien, soit le gouvernement transforme la Poste en société anonyme alimentée par des capitaux publics. Une préconisation qui avait le mérite de desserrer un peu l'étau de la dette de l'entreprise autour des finances publiques.
Pourtant, les déclarations du président de la République ont fait l'effet d'une bombe à la Poste. Le président a évoqué ses choix la veille d'une réunion à l'Elysée avec les dirigeants de l'entreprise et ses représentants syndicaux, sans les en avertir. Pour ces organisations, la précipitation présidentielle est inacceptable. Pris de court, CGT, Sud et FO se disent "choqués" par la méthode et craignent qu'au final, le but soit de privatiser les agences postales. Totalement opposés à tout changement de statut, les représentants des postiers appellent à manifester le 29 janvier. Dénonçant une "annonce improvisée", le Parti socialiste a déjà promis une "mobilisation historique".
Une révolution. La Poste va abandonner le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) pour celui de société anonyme (SA). Un changement de nature annoncé jeudi par le président de la République lui-même au cours d'une table ronde sur la ruralité dans les Vosges. L'entreprise ne va pas être privatisée pour autant puisqu'elle ne sera ouverte "qu'à des capitaux publics", la Caisse des dépôts et consignations (CDC) notamment. La Poste représente pour Nicolas Sarkozy "la quintessence du service public", mais elle est "l'une des postes les plus endettées du monde". Selon les dirigeants eux-mêmes, il est nécessaire de trouver deux milliards d'euros pour renflouer les caisses de la future société anonyme.Concrètement, qu'est ce qui va changer pour la Poste? Dans le cadre de l'ouverture à la concurrence en 2011, les dirigeants avaient chiffré leurs besoins à trois milliards d'euros. Ce sont donc les nouveaux investisseurs publics qui les fourniront et près d'un milliard d'euros servira uniquement à l'investissement. Un toilettage sera aussi engagé: "Avec le plan de relance, on va mettre 600 millions d'euros de plus, on va rénover 700 bureaux de poste de plus", a affirmé le chef de l'Etat. Cet argent supplémentaire doit arriver en 2010. Pour le reste, Nicolas Sarkozy le promet, rien ne sera modifié. "On préservera l'intégralité des grandes missions de service public de la Poste, mais on va lui donner les moyens de se développer", a-t-il assuré.
Les syndicats "choqués"
Au final, le président a donc changé d'avis sur le futur de la Poste - le gouvernement voulait à l'origine ouvrir le capital aux entreprises privées. En fait, il suit les préconisations du rapport de la commission Ailleret (du nom de son président, un ancien directeur général d'EDF). Remis à François Fillon le 10 décembre, le rapport, dont les conclusions avaient déjà filtré dans Le Monde la veille, proposait deux solutions: soit on ne change rien, soit le gouvernement transforme la Poste en société anonyme alimentée par des capitaux publics. Une préconisation qui avait le mérite de desserrer un peu l'étau de la dette de l'entreprise autour des finances publiques.
Pourtant, les déclarations du président de la République ont fait l'effet d'une bombe à la Poste. Le président a évoqué ses choix la veille d'une réunion à l'Elysée avec les dirigeants de l'entreprise et ses représentants syndicaux, sans les en avertir. Pour ces organisations, la précipitation présidentielle est inacceptable. Pris de court, CGT, Sud et FO se disent "choqués" par la méthode et craignent qu'au final, le but soit de privatiser les agences postales. Totalement opposés à tout changement de statut, les représentants des postiers appellent à manifester le 29 janvier. Dénonçant une "annonce improvisée", le Parti socialiste a déjà promis une "mobilisation historique".
Commenter cet article