Abstention record pour les élections prud'homales cette année. Seuls 25,5% des salariés sont allés votés aux urnes, soit une abstention qui a atteint son plus niveau depuis 30 ans à 74,5%, selon les résultats définitifs publiés par le ministère du travail ce jeudi 4 décembre.


Le syndicat CGT a confirmé sa première place avec 33,8% des suffrages (+1,6 point) devançant ainsi la CFDT (22,1%) et FO (15,9% en recul de 2,3 points). La CFE-CGC ravit la première place à la CFDT la première place chez les cadres, dans la section "encadrement". La CFDT qui subit déjà depuis 2002 une désaffection de ses syndicats, qui s'est accentuée avec la prise de position de ce syndicat en faveur de la réforme des retraites, apparaît comme une grande perdante de ses élections.


Participation des patrons en hausse


En revanche, côté patrons, la participation est en hausse, avec 31,25% de votants contre 26,6% en 2002. Les employeurs de l'économie sociale -sur qui se sont vraisemblablement porté les voix de beaucoup de particuliers employeurs- ont effectué une percée, avec 19% (contre 11,3% en 2002), même si les listes d'union menées par le Medef restent largement en tête avec 72,1% des voix (80% en 2002).


Mais les salariés représentent toujours l'immense majorité des électeurs (18,670 millions sur un corps électoral de 19,2 millions) qui étaient appelés à désigner les 14.512 conseillers prud'homaux chargés de juger les litiges individuels du travail.


Syndicats accusent le gouvernement


Les leaders syndicaux ont déploré l'abstention, l'attribuant en partie à un défaut de communication gouvernementale, et au fait que l'élection ne se déroule pas dans l'entreprise. "Quand vous avez un taux de participation qui baisse, avec qui plus est sur Paris un vote internet, et une possibilité de voter par correspondance, il y a un problème", a commenté Jean-Claude Mailly (FO).


De son côté, François Chérèque (CFDT) juge aussi que "c'est un mauvais résultat qui montre que les salariés ne sont pas prêts à se mobiliser pour une élection qui a lieu en dehors de l'entreprise".


Seul Bernard Thibault de la CGT s'est félicité de la progression de son organisation qui marque un "inversement de tendance" par rapport à la baisse qu'enregistrait la CGT depuis 1979. Mais il a regretté les "nombreuses anomalies" dans le vote qui expliquent selon lui la faible participation.