C.G.T Saint Gobain Cognac

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Celui qui lutte peut perdre… celui qui ne lutte pas a déjà perdu…(À méditer) Tous ensemble, unis nous sommes plus forts.


Le juteux bizness de la pandémie grippale

Publié par Bernard Dugué sur 5 Septembre 2009, 10:18am

Catégories : #Info sur le net

 

Lorsqu’on évoque le bizness de la grippe, le quidam pense inévitablement aux laboratoires pharmaceutiques et aux vaccins. L’affaire est-elle si juteuse ? Pas si sûr. C’est surtout les antiviraux qui ont le meilleur rendement en terme de profit. Tamiflu, flux de monnaie. A côté des profits médicaux, nous voyons apparaître des petites affaires très juteuses venant se greffer au système mondialisé du profit. Des petites entreprises qui connaissent la crise comme champ d’opportunité. La pandémie de 2009 doit être considérée comme une crise, avec la double signification conformément à l’idéogramme chinois, danger et opportunité. La pandémie offre des débouchés pour ceux qui peuvent prétendre s’insérer dans la machinerie sanitaire de lutte contre la grippe. A l’inverse cette pandémie recèle un danger. Pour quoi ? Pour les quelques malades souffrants de pathologies graves et hyper sensibles face aux virus ? Sans vouloir choquer, il est raisonnable d’exempter les citoyens de cette obligation envers ces gens que la nature n’a pas favorisés et pour lesquels nous n’avons aucune responsabilité, mais tout au plus un devoir de solidarité qui a ses limites. Autrement dit, nous n’avons pas à endosser et prendre en charge la fragilité de ces personnes face au virus. A bon entendeur ! Le réel danger de la pandémie concerne la démocratie. Vaste sujet qui mérite un développement substantiel. En règle générale, la démocratie repose sur des citoyens éclairés et tout phénomène de folie collective menace la démocratie. Voilà, c’était juste pour faire simple. Les gens sont devenus fous. Mais la folie des masses, comme le manque et le désir, c’est un moyen pour faire du profit à l’ère de la marchandisation planétaire.


La pandémie, c’est l’occasion de gagner du pognon. Vous avez sans doute reçu dans votre boîte aux lettres numérique des offres diverses. Par exemple un lot de masques anti-grippaux. 50 euros HT les 50. Ou bien des flacons de soluté anti-microbien, vendus à l’unité, de deux tailles, pour un usage individuel ou collectif. Ce n’est pas tout, car il existe des formations pour lutter contre la pandémie grippale. Si, si, c’est vrai, on les trouve sur le Net mais aussi dans les mailings adressés aux Internautes. La pandémie, c’est une affaire sérieuse, c’est complexe, vous n’y comprenez rien, alors passez à la caisse et commandez une petite formation de trois heures qui vous sera facturée d’un bon montant. Et puis n’oubliez pas votre gamin, qui lui ne comprend rien aux cours des professeurs, alors passez à la caisse pour des cours particuliers car oui, vous avez peur, qu’il redouble, qu’il rate son bac. Tremblez braves gens. Le monde est devenu dangereux. Il y a des assurances privées et vous devez payer à vos frais, mais les cours particuliers vous seront partiellement défalqués grâce au chèque emploi, tandis que la formation pandémie sera prise en charge au titre de la formation professionnelle si vous pouvez y prétendre. Ne soyez pas ingrats envers cet Etat qui sait protéger et venir en aide à ceux qui ont peur.


L’excès de zèle contre la pandémie vous fait passer pour quelqu’un de responsable, comme ce maire qui a interdit les crachats et cet autre qui a proscrit les bisous. Alors qu’en des temps normaux, imprégnés de raison, ces mêmes maires auraient été classés parmi les cons, oui, vous savez, ceux qu’on reconnaît au fait qu’ils osent tout. Un reportage nous a montré une entreprise très futée vendant des badges anti-grippaux. Celui qui le porte est un type préoccupé de la lutte contre le virus, un type bien, à l’instar du gars arborant le badge SOS racisme. Surveillez bien, vous allez croiser ces types super clean, avec leur badge STOP virus. Ils sont les agents de la ligne Maginot antipandémique. Il ne faut pas leur serrer la main ni les embrasser. Ils sont les purs d’entre les justes. Les hussards de la lutte contre l’ennemi planétaire, des petits héros qu’il ne faut pas moquer comme d’imbéciles Roquentin bien qu’en vérité, ils le soient. Enfin, nous verrons bien qui osera porter ce badge. Le propre de ce virus H1N1 étant qu’il a un double effet, touchant ceux dont le terrain physiologique est fragile, avec une immunité déprimée, et ceux dont le terrain psychologique est faible, propice à être infecté par la pandémie de la peur. Le timing de la pandémie de peur est différent de celui du virus. D’abord, la propagation est plus rapide. Ensuite, on ne se débarrasse pas de la peur comme du virus. H1N1, c’est trois jours de fièvre, un peu de paracétamol et tout rentre dans l’ordre. La peur du virus, ça s’implante et ça revient de manière saisonnière les années suivantes. Pour peu que les bureaucrates de l’OMS annoncent qu’ils ont trouvé un nouveau virus. Génial, moi qui aime les blagues de premier avril, après la suppression du premier mai et la création d’un nouveau parti par Ségolène, je pourrais bien annoncer l’apparition d’un nouveau virus. Le patient zéro pourrait être un adepte du gothique qui s’étant trompé de route, a fini par aboutir près de la tombe de Michael Jackson… la suite étant à imaginer. Nous ne sommes pas encore au premier avril 2010. Comptez sur moi, je serai au rendez-vous.


Pour ce qui est des affaires, n’oubliez pas, si vous êtes un petit entrepreneur, que la pandémie vous permet de développer une affaire qui est aidée par l’Etat. Si, si, c’est vrai, vous pouvez bénéficier d’une publicité gratuite financée par le contribuable. Une campagne plus vaste que le 118 218. Toutes les minutes, un spot. C’est plus impressionnant que les campagnes financées par l’Union européenne pour consommer du veau, de l’agneau, ou bien des fraises du Périgord. C’est plus détonnant que les spots pour visiter la Sologne ou l’Hérault. Une campagne gratuite. N’hésitez pas. Déjà des entreprises ont pris le marché des poignées anti-contamination. 80 euros la paire. Le marché des formations étant maintenant saturé, comme celui des masques, des vaccins, des anti-viraux, des savons, des solutés hydroalcooliques, merde ! Principe de précaution, si vous avez un ado adepte du binge drinking planquez le flacon de soluté, c’est indispensable ! Donc, il reste le marché des T-shirt. Pour l’instant, aucune entreprise n’a proposé le pull à l’effigie de la bonne conduite anti-grippale. Il y a un marché pourtant. N’hésitez pas. Quant aux éditeurs, il paraît qu’une bonne quinzaine de bouquins vont paraître, genre les scénarios de la pandémie, le manuel pour se protéger et sans doute, la grippe pour les nuls. Mais bon, pourquoi leur jeter la pierre, ce n’est pas pire que Yann Moix qui vient d’écrire en trois semaines un livre résumant la vie de Michael Jackson. Et qu’on vient de voir à la télé. Finalement, cette société qui se prépare à se masquer est démasquée. La pandémie, c’est un bon bizness sur fond de promo gratuite offerte par les médias et les officines de la santé publique. Etat et Marchandise. Voilà le titre d’un livre que je me dois d’écrire. 

Bernard Dugué

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