Les salariés venus de différents pays ont manifesté pour dénoncer les réductions de coûts et s’organiser à l’échelon européen.
"Manifestation composite et patchwork de salariés, au siège de Saint-Gobain, leader mondial des matériaux de construction" titraient la presse le lendemain du 8 octobre.
Entre les deux tours incurvées de l’immeuble Les Miroir à la Défense, des centaines d’ouvriers, d’employé-e-s de techniciens, d’ingénieurs et de cadres étaient venus ce 8 octobre pour protester contre les 6000 suppressions d’emplois et licenciements annoncés par Saint-Gobain en juillet dernier. Toutes et tous employés de la compagnie multinationale, venus de France, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal ou de Belgique. La mobilisation européenne à l’appel de la CGT et de la CFDT Saint-Gobain est un succès important
Déjà Il y a un an, un débrayage symbolique d’une heure avait été organisé à l’appel de la CGT et de plusieurs syndicats européens dans tous les sites du groupe pour tester la coordination au niveau européen.
L’arrivée de Wendell et son PDG, Ernest-Antoine Seillière, qui est devenu en juin premier actionnaire (à 20 %) de Saint-Gobain accentue la dérive stratégique financière du groupe déjà entammé avec la vente du conditionnement SGD Parfumerie-pharmacie à des fonds spéculatifs "LBO", celle des abrasifs Norton, de Vetrotex à Owens-Corning, celle prévue du conditionnement verre etc.... Aujourd’hui c’est cette stratégie financière qui pousse Saint-Gobain a annoncé la suppression de 6000 emplois dans le monde avec un fort impact sur la distribution, sur les sectuers porteurs comme le Quartz. A l’origine c’est la volonté de M Lafonta de vouloir "économiser" Un milliard d’euros par an ! Mais où donc va-t-il chercher ces économies si ce n’est à dépecer la bête pour mieux la vendre ! A l’heure où la finance a fait des ravages dans l’économie, M Lafonta et M Seillière de Wendell entendent bien poursuivre cette logique dévastatrice pour l’industrie et l’emploi tout cela pour récupérer de substantiels dividendes !
« L’annonce des réductions de coûts et la surenchère à qui mieux mieux fera le plus d’économies, d’un côté St-Gobain qui annonce 100 puis 300 millions d’économies de l’autre Wendell et M. Lafonta qui annonce 1 milliard, avec pour conséquences le plan de 6000 suppressions d’emplois : et tous ces appels du pied au marché financier n’ont de toute façon servi à rien puisque le titre Saint-Gobain a plongé de 80 à 30 euros en un an et que Wendell a été noté comme étant une valeur "pourrie" par S&P,souligne Mohammed Oussedik, Secrétaéire général de la Fédération CGT Verre-Céramique. Ces manoeuvres, effectuées au détriment de l’investissement sur l’appareil productif, de l’emploi, des salaire et d’une vraie politique industrielle à moyen et long terme, ne peuvent que faire craindre aux salariés un démantèlement du groupe à terme. Ce à quoi nous nous opposerons fermement ! »
Dans le même temps à Madrid à l’appel des syndiacts UGTE et CCOE des centaines de salariés espagnols du groupe Saint-Gobain se rassemblaient devant le siège de St-Gobain Espagne tandis que des centaines d’autres étaient en grève de 13h00 à 15h00 sur tous les sites espagnols.
Une délégation composée de 40 salariés belges était présente à Paris à l’appel des syndicats La Centrale FGTB et la CSC.
Tandis que d’importants mouvements et rassemblements se sont déroulés au Portugal à l’appel de la CGTP.
Les salariés en lutte ont pu compter sur le soutien dela Fédération Européenne EMCEF(à laquelle sont affiliées les fédérations CGT Verre-Céramique, Chimie, Mine-Energie et FILPAC), la Fédération Internationale ICEM, ainsi que les syndicats de la République Tchèque SKPB, et Allemand IG BCE.
Cela démontre l’impact de ce mouvement appuyé par toutes les organisations syndicales européennes présente au Comité de groupe européen de Saint-Gobain et organisé par les syndiacts CGT et CFDT en France.
Cette première victoire des salariés doit être le point de départ pour gagner ensemble la pérennité et le développement des emplois industriels sur Saint-Gobain en France et en Europe, de meilleurs salaires et conditions de travail, la reconnaissance de la pénibilité au travers du départ anticipé en retraite.
D’autres actions sont à prévoir ailleurs notamment sur Owens-Illinois le 31 octobre 2008 à Puy-Guillaume(Puy de Dôme) avec un rassemblement de délégations de salariés de tous les sites français, sur SGD avec des actions sur la Vallée de la Bresle en novembre 2008, des actions sur Digoin et PCT Selles sur Cher, sur Chauvigny groupe Deshoulière dans les industries céramique, mobilisations pour l’emploi après les annonces de réduction des effectifs, sur Arc International toujours pour l’emploi.
Toutes ces actions nourrissent le "tous ensemble" que nous appelons de nos voeux pour gagner ensemble la bataille pour l’emploi, les salaires et la reconnaissance de la pénibilité.
Montreuil le 21 octobre 2008
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