Un simple accord pour doper les investissements dans les PME. Pas de grand plan pour les infrastructures. La réunion des ministres européens des Finances, vendredi et samedi à Nice, aura permis à la ministre de l'Economie Christine Lagarde de fixer les bornes: le ralentissement de la croissance va certes creuser les déficits publics, mais aucun pays ne doit dépasser la barre de 3% du PIB inscrite dans le traité de Maastricht.Vous avez présidé le Conseil des ministres européens des Finances. La conjoncture est mauvaise. Qu'avez-vous décidé?Cette réunion a montré la coordination entre les Européens pour soutenir la croissance et restaurer la confiance sur les marchés financiers. Notre riposte consiste à éviter les politiques de rigueur, poursuivre les réformes et demander à la Banque européenne d'investissement de prêter 30 milliards d'euros d'ici à 2010 aux petites et moyennes entreprises. Nous avons aussi décidé d'encadrer le fonctionnement des marchés financiers. Par exemple, les agences de notation [qui se prononcent sur la qualité des crédits] devront être enregistrées et les banques seront tenues de publier toutes les pertes et toutes leurs créances risquées.
Pourquoi l'Europe n'adopte-t-elle pas un plan de relance comme les Etats-Unis?
L'idée a été évoquée mais clairement écartée. Cela n'a pas marché par le passé. Les effets de telles politiques arrivent souvent trop tard. En outre, les pays de l'Union européenne sont dans des situations budgétaires très différentes. En ce qui concerne la France, l'ensemble des baisses d'impôts aura eu un impact de 7,7 milliards d'euros cette année et de 10 milliards en 2009. Ce n'était pas a priori un plan de relance mais nous avons armé le tir au bon moment.
PIB: +1% en 2008
Quelle est votre hypothèse de croissance pour l'an prochain?
La croissance sera forcément ralentie. La progression du PIB en 2008 sera autour de +1 %. Nous arriverons en 2009 avec peu d'élan mais la fin de l'année sera meilleure que le début. J'espère que la croissance sera un peu plus soutenue en 2009 qu'en 2008 mais ce ne sera pas une année brillante.
La France peut-elle éviter d'accuser un déficit supérieur à la limite européenne de 3% du PIB?
J'exclus que le déficit public atteigne 3% en 2009.
S'agissant du taux réduit de TVA promis à la restauration, l'Allemagne et d'autres pays, comme l'Autriche, s'y opposent toujours. Comment comptez-vous les convaincre?
Nous avons eu un débat de fond samedi matin entre ministres des Finances. Le processus se poursuit. J'ai demandé à la commission de rédiger un rapport sur les taux réduits de TVA, leurs effets économiques et budgétaires. Nous pourrons ainsi avoir un examen approfondi du projet de directive dès octobre.
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